Comment Giono et son écriture interviennent dans la vie de Jean-Luc Sahagian. Double portrait, celle d’une vie délibérément libertaire et celle de Jean Giono. Et enfin l’expérience d’un écriture.
« En m’engageant dans cette recherche sur Giono, il me fallait d’abord délimiter l’étendue du territoire à explorer. Je savais que la période qui m’intéressait n’excéderait pas les années 1940 ; celle du premier Giono, de Que ma joie demeure et de la tentative communautaire du Contadour (du nom de ce plateau au-dessus de Forcalquier et de Banon où Giono et ses amis vécurent en collectif plusieurs sessions entre 1935 et 1939). Cela faisait écho aussi à une recherche politique qui s’était concrétisée par la mise en place d’une bibliothèque libertaire dans un village des Cévennes. Et par la belle expérience de la Zad de ND des Landes. Je voulais aussi donner à entendre cette langue énorme dans toute sa jubilation et son inventivité. Il me fallait enfin et peut-être avant tout, et en toute immodestie, écrire ce que Giono provoquait en moi et comment certains de ses livres avaient eu un effet sur ma vie et mon imaginaire, à un moment de grande faiblesse mais aussi de grande liberté. Il me semblait que le récit intime pouvait se choquer avec force avec l’étude sur cet écrivain de la chair et produire peut-être quelques belles étincelles. »
Présentation du livre jeudi 9 février à 18h à la librairie Alterlivres.
